jeudi 5 juillet 2007

projet en cours: Archib... 10 portraits...


projet en cours: ARCHIB, impression sur altuglass, structure de métal, 220x165, 2006-2007.
bientôt le suite chuuut... ;-)

un petit nouveau: speechless série "EMOTICON"


Julien Carbone, série Emoticon, Speechless, sculpture-photographique, papier, photo, rhodoïd, polyuréthane, plâtre, peinture et médium,
56x76 cm, 2007.

NARCISSE 2006


Julien CARBONE,sculpture-photographique, papier photo,photographie contre collée sur pvc, polyuréthane, plâtre et médium, 45x70 cm, 2006. (commande Artothèque de Draguignan, Fabrice D'AGOSTO BACQUARD)

lundi 8 janvier 2007

OSSELETS 2006


Installation photographique les Osselets, 2006, technique mixte, c-print contre collé sur aluminium, sculpturephotographique,
150x100x45 cm.

L'HOMME LIVRE 2005



l’installation photographique l’Homme Livre, technique mixte, vidéo, projection, sculpture-photographique,
2005.

LE MODELE 2005


le Modèle, 2005, polyuréthane, impression sur Rhodoïd, support métal,
100x100x120cm.

SERIE "EMOTICON" 2005


Julien Carbone, série Emoticon, (Smiley, cool, Confused, Sad, Thinking, Tong out, Snide, Winking,
Yawn, Ungry), sculpture-photographique, papier, photo, rhodoïd, polyuréthane, plâtre peinture et médium,
dimension de chaque image : 56x76 cm, 2005.



Confused, série Emoticon, 2005, papier, volume de polyuréthane, impression sur
Rhodoïd. (face et profil)

LE PASSE MURAILLE 2003-04


le Passe Muraille, 2003-2004, c-print, polyuréthane, liant de plastification, c-print sur
aluminium, échelle :1.

dimanche 7 janvier 2007

EMERGENCES DE NOTRE MONDE


L’œuvre de Julien Carbone se situe à la limite de la sculpture et de la photographie ; elle relève de cette tendance contemporaine de l’art dont les productions recourent au métissage des matériaux en vue d’une expression plus complète associant l’intérêt documentaire à la fiction artistique. Si l’ensemble de ses réalisations recourt à l’hybridation plastique c’est qu’elle est consacrée à une exploration de l’apparence humaine transfigurée par la technologie qui modifie la relation que nous entretenons avec le réel. Les visages et les corps humains ne sont plus que des volumes partiellement moulés recouverts en leur surface par une mosaïque de photographies translucides qui dénie toute existence à la peau.
On ne peut s’empêcher de penser devant chacune de ces représentations impressionnantes qu’elle est la concrétisation d’une vision dans laquelle l’image de l’homme se superpose à ses multiples doubles et clones provenus de la médiatisation outrancière de notre société. Bien plus, il apparaît que dans cet échange quasi fantastique entre la morphologie humaine et sa représentation artistique, l’homme a perdu quelque chose qui lui était essentiel. A cet égard, le choix des matériaux n’est pas indifférent : le polyuréthane qui fait la matière des volumes déploie une vague idée du corps, pour reprendre l’expression par laquelle Spinoza désignait l’âme, et les photographies figent, comme à travers de multiples écrans, la part d’expression dévolue à la surface du corps.
Ainsi la série de portrait intitulée Emoticons développe des émergences de faciès torturés par la représentation : ce sont des visages d’écorchés d’une nouvelle espèce, non pas dépecés par un supplice, mais rapiécés par des cadrages, des points de vue convenus qui semblent issus de spectacles vidéographiques. Chaque visage illustre une attitude, le rire, l’attention, la tristesse, le désir et participe à un l’élaboration d’un Traité des Passions de l’âme saugrenu et étrangement sérieux. De même, la composition intitulée Le Modèle mêle dans un entrelacs de rhodoïd et de moulages les poses lascives d’un modèle qui circonscrivent une essence approximative de l’érotisme dispersée entre une physique du désir et les écrans multiples à travers lesquels elle est aujourd’hui consumée.

La sculpture de Julien Carbone ne propose pas l’image d’un corps, mais un corps-image constellé des points de vue nouveaux qui sont constitutifs de notre présence au monde des médias. L’installation L’homme livre use en plus des moyens déjà cités de la vidéo et de la projection de diapositives pour compléter la reconstruction d’un corps adonné à la lecture. Si dans un acte aussi tranquille et ordinaire que celui-ci la représentation artistique frise la monstruosité c’est qu’il n’est plus d’autre représentation de l’homme que la somme de ses avatars.

Les créatures de ce sculpteur photographe ne sont cependant ni monstrueuses, ni fantastiques. Elles se présentent comme les épiphanies d’un monde d’autant plus étrange qu’il est déjà sous nos yeux, dissimulé par nos habitudes perceptives. Les émergences sculpturales ne font qu’anticiper la grande mutation de notre monde et non pas celle d’un autre monde. Artiste visionnaire, Julien Carbone fait surgir ce qu’il en est de l’homme quand la société médiatique s’est réfléchie à travers lui.


Robert PUJADE

Robert Pujade, enseigne l’esthétique à l’Université de Provence. Il écrit régulièrement sur la photographie et participe, depuis 1980, aux Rencontres photographiques d’Arles, où il réunit théoriciens et praticiens autour des grands débats contemporains.